INSTITUT DES CULTURES ARABES ET MÉDITERRANÉENNES
AGENDA CULTUREL – الدليل الثقافي العربي
Au Moyen-Orient, le Hezbollah libanais apparaît comme un acteur politique et militaire incontournable tant sur la scène libanaise que régionale. Au Liban, il est, depuis plusieurs années, de tous les gouvernements et a acquis des fortes positions de pouvoir. En Irak et surtout en Syrie, ses détachements armés en lutte contre l’État islamique et en soutien au régime d’Assad ont acquis un poids militaire digne d’une véritable armée. Né au début des années 1980 comme l’expression politique des couches chiites libanaises les plus pauvres et marginalisées, victimes d’un système politique confessionnel discriminant, le Hezbollah s’est imposé comme le principal représentant d’une communauté chiite en expansion qui a connu depuis de profondes transformations sociales avec l’apparition d’une couche bourgeoise qui s’est développée notamment dans la diaspora libanaise dans les pays du Golfe et en Afrique. Ces évolutions sociales n’ont pas été sans conséquences sur la physionomie du mouvement islamique qui s’est adapté au système dominant libanais et accompagne désormais activement les politiques néolibérales en cours au Liban, au risque de fortes contradictions avec sa base sociale d’origine. Parmi l’ensemble des organisations islamiques prépondérantes sur les différentes scènes de la région, le Hezbollah présente de nombreux attributs qui sont communs à ces nouveaux acteurs politiques. Son étude permet donc, au-delà de son cas spécifique, de mieux appréhender la nature particulière des mouvements islamiques.
L’auteur se refuse à réduire ces mouvements à leur nature religieuse ou de céder à un orientalisme hasardeux. Dans le cas du Hezbollah, il nous propose d’appréhender son développement dans le cadre des transformations sociales et économiques du Liban, notamment de celles de la communauté chiite libanaise. Aussi successivement, l’ouvrage, après une courte introduction à l’histoire du Liban, analyse l’émergence du Hezbollah dans le cadre du système confessionnel libanais et sa mutation sociale et politique. Il examine ensuite les relations du mouvement islamique à la société civile libanaise et plus particulièrement son opposition aux mouvements sociaux et au mouvement syndical. Enfin, il traite du développement de son appareil militaire et de sa politique étrangère, notamment à l’égard des printemps arabes et du soulèvement syrien. Au terme d’un séjour d’un an au Liban où il a rencontré les principaux acteurs politiques et sociaux du pays, l’auteur nous propose une étude documentée et sans concession. Son ouvrage est issu de son doctorat sur le Hezbollah de la «School of Oriental and African Studies» de l’Université de Londres
La conférence sera suivie d’une séance de dédicaces et d’un verre de l’amitié
Liban : une Institutionnalisation de l’oubli
L’Histoire d’une guerre sans fin
L’Association du Monde Arabe de l’Université de Genève, en collaboration avec le rectorat de l’Université de Genève, le Global Studies Institute et l’ICAM-l’Olivier, a le plaisir de vous inviter à une conférence de S.E. le Professeur Georges Corm sur le thème de l’absence de mémoire collective au Liban au lendemain de la guerre civile (1975-1990).
La conférence sera suivie d’un débat entre le Dr. Georges Corm et les professeurs Aline Schlaepfer et Daniel Meier. La conférence sera modérée par Karim Damien, cofondateur de l’Association du Monde Arabe de l’Université de Genève.
La guerre civile libanaise, qui a débuté le 13 avril 1975 et s’est achevée en 1990, a été suivie d’un gel de la situation : les leaders communautaires, autrefois seigneurs de guerre, ont continué à diriger le pays, et en guise de réconciliation nationale, le parlement libanais a adopté, le 26 août 1991, une loi d’amnistie, passant l’éponge sur les crimes commis durant les quinze années de conflit. Depuis, le Liban est plongé dans un engrenage alliant amnésie collective et peur d’une résurgence des affrontements, ce qui a perpétué les divisions et paralysé la construction d’un discours uniforme et homogène quant à la guerre civile. En conséquent, la logique milicienne et clanique reste prépondérante, au détriment de la logique d’État. La guerre civile, un temps désignée par « les événements », est longtemps demeurée un sujet tabou au sein de la société libanaise. Près de trente ans après l’arrêt des combats, et en l’absence d’une politique officielle, seules des initiatives privées ont permis de surmonter certaines blessures.
LIEU ET DATE
La conférence aura lieu le jeudi 11 avril 2019, à 18h30, à l’Université de Genève (Uni Mail, salle MR280).
La date à laquelle aura lieu la conférence n’est pas anodine : le 13 avril, les Libanais commémorent en effet le début de la guerre civile.
La conférence sera accompagnée d’une exposition dans le hall d’UniMail (du mercredi 10 au vendredi 12 Avril 2019). Cette exposition portera sur la guerre civile libanaise, sur ses événements marquants, ainsi que sur des problématiques connexes.
LE CONFÉRENCIER
Économiste de profession, spécialiste du Moyen-Orient et de la Méditerranée, il a écrit maints ouvrages qui servent de clef de lecture pour le Moyen-Orient. Il a également été consultant auprès d’organismes internationaux et d’institutions financières. Il a de plus été ministre des Finances de la République libanaise entre 1998 et 2000. Il enseigne actuellement l’Histoire et les Sciences Politiques à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) et à l’American University of Beirut (AUB).
Parmi ses ouvrages, nous comptons Histoire du pluralisme religieux dans le bassin méditerranéen (Geuthner 1998), Orient-Occident, la fracture imaginaire, (La Découverte, 2002 et 2004), Le Proche-Orient éclaté (1956-2012) (Gallimard/Histoire 2007), L’Europe et le mythe de l’Occident : La construction d’une histoire, (Paris, La Découverte, 2 avril 2009), Le Nouveau Gouvernement du monde : idéologies, structures, contre-pouvoirs, (Paris, La Découverte, coll. “Cahiers libres » 2012), Pour une lecture profane des conflits : sur le « retour du religieux » dans les conflits contemporains du Moyen-Orient, (Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 31 octobre 2012) Pensée et politique dans le monde arabe : Contextes historiques et problématiques, XIXème – XXIème siècle, (La Découverte, 2015) et La Nouvelle Question d’Orient, (Paris, La Découverte, coll. “Cahiers libres”, 2017).
LES INTERVENANTS
Daniel Meier : docteur en science politique, est actuellement chercheur associé au laboratoire PACTE du CNRS à Grenoble. Outre un enseignement régulier à Sciences Po Grenoble, il est associé à des Masters sur le Moyen-Orient aux Universités de Venise et Turin. Auteurs de plusieurs ouvrages, il vient de diriger le volume spécial de la revue Geopolitics « Bordering the Middle East » (vol. 23, Issue 3, 2018).
Aline Schlaepfer : docteure ès Lettres de l’Université de Genève (2012), Aline Schlaepfer a été assistante à l’Unité d’arabe pendant sa thèse, et visiting research student à la School of Oriental and African Studies de l’Université de Londres (2009). Une mobilité postdoctorale soutenue par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (Advanced Postdoc.Mobility), l’a amenée à l’Université américaine de Beyrouth (2016) et à l’Université de Princeton (2017). Elle mène depuis deux ans un nouveau projet de recherche portant sur l’héritage ottoman dans les espaces arabes après la chute de l’Empire, et en particulier en Irak.
Dessin par Raphael Vitali
Graphisme par Fabio Khoury
Cette année, le 11 mai 2019, l’ Ecole des danses d’Orient propose un spectacle dédié à la danse, musique et culture de l’Orient.
A l’origine, la danse orientale se danse en compagnie d’un orchestre en direct.
Le rêve deviendra réalité, car pour la première fois dans une école de danse orientale en Suisse, les élèves danseront au son de l’ orchestre live Zaher Assaf, composé de 4 musiciens (oud, percussion, violon, kanoun) qui se produira sur scène, pour le plus grand bonheur des danseuses et des amateurs de musique orientale.
Des danseuses professionnelles internationales se produiront également lors de ce spectacle élégant et envoûtant.
Arab women have been stereotyped as ‘voiceless’ and ‘submissive’ to traditional oppressive patriarchal regimes. However, the fact is, Arab women have historically been & continue to be in the front-lines of the fight for democracy and human rights in the Middle East. This struggle is not new, it has been witnessed repeatedly, as manifested in the fight against colonialism to the contemporary recent revolts against corrupt and unjust regimes. This is evident in women’s bold and significant participation, alongside men, in the revolutions that have swept the Middle East since 2011, including women’s active roles in the ongoing revolts in Lebanon, Algeria, Sudan, Iraq, Tunisia & Egypt.
Accordingly, as part of the Gender & Diversity month, The MENA Student Initiative is excited to warmly welcome you to participate in our event titled « Arab Women in the Front-lines of Revolutions ».
The event will take place on Tuesday 26th November, from 4-6 pm in Auditorium 2 at the Graduate Institute.
We will screen the renowned film « Feminism Inshallah, A History of Arab Feminism » by the filmmaker & author Feriel Ben Mahmoud. The film features previously unreleased archival footage and exclusive multi-generational interviews, tracking women’s historic & significant contributions within the fight for human rights.
Following the film, we will have a discussion between the audience and the panel.
Then, we welcome all participants to join us in the entrance lobby of Petal 2 to continue our discussions in a more relaxed atmosphere over drinks and food.
The panelists include:
* Paola Salwan Daher (Lebanon): is the Senior Global Advocacy Advisor at the Geneva Office of the Center for Reproductive Rights. Her work focuses mainly on advocacy at the Human Rights Council and its mechanisms and on the sexual and reproductive health and rights of women and girls affected by conflict. She currently sits on the Board of the Urgent Action Fund for Women’s Human Rights. She previously worked at the Cairo Institute for Human Rights Studies, the Center for Research and Training on Development – Action in Beirut, where she was also a member of the Feminist Collective/Nasawiya.
* Zahra Al Sagban (Iraqi): an activist and a political scientist from Iraq. Zahra wrote her thesis on the social history of Iraqi women and also discussed the work of NGOs in Iraq after 2003.
* Maryam al Khawaja (Bahrain): a leading voice for human rights and political reform in Bahrain and the Gulf region. Maryam played an instrumental role in the pro-democracy protests in Bahrain’s Pearl Roundabout in February 2011. Due to her human rights work, she was subjected to assault, threats, defamation campaigns, imprisonment and an unfair trial. Maryam serves on the Boards of the International Service for Human Rights, Urgent Action Fund, CIVICUS and the Bahrain Institute for Rights and Democracy.
We look forward to warmly welcoming you and having you participate in our event on this pertinent and major subject.
Rencontre avec Mary Wenker autour de son livre « Echos de la Mer Égée »
La rencontre sera suivie d’une séance de dédicaces
L’année 2015 a donné naissance à une crise migratoire d’une ampleur que l’Europe n’avait pas vécue depuis la seconde guerre mondiale. Originaires majoritairement de Syrie, d’Afghanistan, du Pakistan, d’Irak, mais aussi du continent africain, des milliers d’êtres humains, victimes de guerres civiles sanglantes ou de diverses formes de violence ont été contraints de s’exiler dans l’espoir de pouvoir reconstruire en Europe leur vie dans un environnement respectueux des droits humains. Ils sont des dizaines de milliers à être bloqués dans les camps surpeuplés des îles de la mer Égée, à survivre dans des conditions indicibles.
Cette crise a mobilisé ponctuellement la presse internationale. Elle a surtout alimenté les peurs et amplifié une tendance au repli communautaire dans l’Europe toute entière. Mais la parole n’a que trop rarement été accordée aux principaux intéressés que sont les réfugiés. Qui sont-ils ? Que vivent-ils ?
Ce recueil se veut être leur porte-parole. Autant d’histoires partagées dans des émotions souvent fortes, autant de clés pour découvrir l’humain que l’on terre sous l’étiquette« réfugiés ».
Le nombre de places étant limité l’inscription est indispensable
Contenu
« Echos de la mer Égée – voix de réfugiés » est le fruit de nombreuses rencontres, d’une intimité partagée d’humain à humain. Écrire et partager ces histoires résulte d’un constat alarmant : ces hommes, ces femmes et ces enfants ont perdu sur le chemin de l’exil toute leur dignité. La parole ne leur est plus que rarement accordée. Ils ne sont désormais appréhendés que comme « réfugiés », dans une approche stéréotypée qu’il convenait de rectifier.
Il importait à l’auteure d’impliquer les principaux intéressés dans le processus de construction de ce recueil. Les textes ont ainsi été transmis à celles et ceux qui les ont inspirés, traduits le plus souvent dans leurs langues d’origine. Leurs relectures ont souvent suscité larmes et émotions, mais comme l’a souligné Elker après avoir pris connaissance du texte qui la concernait, elles ont permis également de mesurer le chemin parcouru. Tous ont été profondément touchés de savoir que leurs voix étaient portées au-delà des grillages des camps et c’est avec gratitude qu’ils ont accepté que les textes soient publiés.
Afin de préserver leur intimité, possibilité leur a été offerte de ne pas faire apparaître leur prénom réel. Certains ont ainsi choisi un autre prénom… Celui de l’enfant à naître qui n’a pas survécu pour Elker, le prénom d’un frère, d’un ami, d’une figure de force pour d’autres.
Les textes comportent de nombreuses paroles rapportées le plus fidèlement possible. Elles apparaissent en italique. Ce sont leurs voix. Puisse le lecteur en percevoir les nuances et ressentir les émotions qu’elles traduisent. Indépendantes les unes des autres, elles se découvrent selon l’ordre choisi par le lecteur.
C’est à un demandeur d’asile débouté que l’auteure a fait appel pour transformer en dessins les photographies retenues pour illustrer cet ouvrage. Le rendu n’est peut-être pas optimal, mais il permet de préserver l’identité des personnes qui y figurent, même si celles-ci ont approuvé leur publication.
S’il porte la signature de Mary Wenker, « Echos de la mer Égée » n’en reste pas moins un travail collectif, un voyage à multiples mains, une chorale multiculturelle pour ouvrir les consciences.
Public cible
La Grèce traverse une crise sans précédent. Remerciée d’être le bouclier de l’Europe par Ursula von der Leyen lors d’une conférence de presse de la Commission européenne le 3 mars 2020, elle détient seule entre ses mains le futur de milliers de personnes. La situation catastrophique dénoncée largement depuis des mois a engendré dans l’Europe tout entière des mouvements de solidarité invitant ses états membres – la Suisse également – à faire preuve de solidarité en accueillant chacun un certain nombre de réfugiés. Ainsi que l’exprime Joseph, jeune réfugié camerounais, « nous avons des compétences, nous représentons une force que nous souhaitons mettre à disposition de l’Europe. Nous n’implorons pas votre pitié : nous souhaitons pouvoir contribuer au développement et à l’épanouissement du pays qui nous ouvrira ses portes ».
Ce recueil, aisément abordable parce que non scientifique, s’adresse ainsi à celles et ceux qui feront preuve d’ouverture d’esprit, et accepteront de regarder les choses sous un angle quelque peu différent. Car ceci concerne tous les citoyens de l’Europe, les causes des migrations étant souvent reliées à notre économie, à nos privilèges.
Cet ouvrage s’adresse également aux (futurs) enseignants, travailleurs sociaux, éducateurs, juristes qui, un jour ou l’autre, se trouveront face à une personne réfugiée. Et qui trop souvent ne les abordent que dans une approche stéréotypée issue des formations théoriques suivies.
Aisément accessibles, il s’adresse enfin aussi aux plus jeunes, étudiants ou collégiens qui trouveront dans les histoires indépendantes l’une de l’autre qui le constituent matière à réflexion.
Ce qu’ils en pensent
La lecture de ce recueil m’a immédiatement séduit. Chacun de ces textes témoigne d’une profonde humanité, de liens à l’Autre que Mary sait tisser avec respect. Le respect et la reconnaissance, se sentir humain enfin à nouveau, tels sont les besoins – banals peut-être – que chaque réfugié éprouve au plus profond de lui-même.
Jean Ziegler, auteur de l’ouvrage « Lesbos, la honte de l’Europe » (Seuil, 2020)
Mary Wenker a le talent immense de mettre sa colère au service des démunis en leur donnant la parole. Magnifique et percutante écriture pour partager des moments de vies parties en miettes devant nos yeux grands ouverts, mais tellement aveugles…
Émotions garanties avec ces traces de vie récoltées par Mary qui, je l’espère, germeront et enrichiront notre terre de beauté partagée. Pour aussi savoir que nous sommes toutes et tous, citoyens du monde, concernés par les décisions politiques de nos dirigeants et que nous devons tous ensemble les influencer pour un monde juste… Dans l’immédiat, nous avons un devoir de solidarité et pouvons dès aujourd’hui faire en sorte que la parole de tous ces oubliés soit entendue et écoutée.
C’est aussi plein d’émotion que j’ai retrouvé dans ce livre magnifique, les destins brisés de quelques hommes, femmes, enfants, rencontrés grâce à Mary.
Pierre-Alain Schmied, médecin bénévole
Ce sont des témoignages forts que Mary Wenker nous fait écouter dans Échos de la Mer Égée. Comme celui d’Omar dont une bombe a fracassé les rêves et qui dépérit handicapé dans l’indifférence médicale d’une Grèce abandonnée par l’Europe. Ou M’Bé, jeune Africaine qui a dû fuir après un simple baiser donné à son amie car dans son pays, on risque la mort pour être « comme ça ». Dans les camps de réfugiés des îles grecques, le travail des bénévoles comme Mary est présenté avec pudeur, mais on en devine la généreuse nécessité.
Yves Magat, journaliste
Ce recueil fait de Mary Wenker l’ambassadrice des sans-voix. Aujourd’hui à travers cet ouvrage, le monde saura enfin ce que nous vivons. Au nom de tous les réfugiés et demandeurs d’asile en territoire grec, nous lui disons merci du fond du cœur.
Joseph Nama, réfugié à Athènes
Mary Wenker rapporte des histoires touchantes sans s’approprier les paroles et le vécu des réfugiés. A travers un regard interne, ce livre permet à des jeunes de mon âge de mieux comprendre une réalité complexe que nous pensons connaître. Rien à voir avec ce que disent les médias qui minimisent la problématique. A faire lire dans les écoles sans hésitation !
Jeanne Conus, étudiante (18 ans)
S’inspirant des histoires personnelles d’individus de l’une des communautés les plus vulnérables d’Europe, Mary Wenker dessine un portrait d’une réalité méconnue et peu comprise, une occasion pour chaque Européen de faire preuve de solidarité et de surmonter la peur des autres.
L’auteure
Adolescente, Mary Wenker est allée frapper à la porte de la direction de son établissement scolaire pour contester le contenu du cours de géographie qu’elle y suivait : comment pouvoir se limiter à l’étude des fleuves et des montagnes du continent africain alors que l’apartheid faisait rage en Afrique du Sud ? Cette anecdote marque sans aucun doute le début d’un engagement pour la défense des précarisés de la vie qui ne s’est jamais interrompu.
Après avoir achevé des études de pédagogie curative à l’université de Fribourg (Suisse), Mary Wenker s’établit à Detroit (USA) où elle œuvre comme bénévole dans une ONG au cœur de la ville durant 3 ans. Elle y anime des ateliers de soutien scolaire et lance un projet de librairie de rue.
De retour en Suisse, elle est engagée comme enseignante spécialisée dans des classes destinées aux élèves en situation scolaire précaire, puis dans des classes d’accueil où elle prend en charge des adolescents issus de la migration.
Lorsqu’elle choisit de poursuivre sa formation, les questions interculturelles retiennent toute son attention. Ses travaux l’amènent à rédiger de nombreux supports pédagogiques destinés aux enseignants et aux élèves, puis à être engagée comme formatrice d’enseignants et de travailleurs sociaux. Elle occupera également pendant dix ans le poste de coordinatrice pour la scolarisation des enfants de migrants à la Direction de l’instruction publique du canton de Fribourg.
Parallèlement à sa pratique professionnelle, Mary Wenker achève une formation de médiatrice scolaire, puis une formation de coach, et enfin d’hypnothérapeute. Elle quitte l’enseignement pour se consacrer au cabinet privé qu’elle ouvre quelques années plus tard.
En mars 2016, Mary Wenker se rend pour la première fois à Chios (Grèce) pour une courte mission humanitaire. L’accord entre l’Union Européenne et la Turquie vient d’être signé, laissant présager une accalmie des flux migratoires. Ce ne fut pas le cas. Les bateaux continuèrent d’affluer en Grèce, avec une détérioration dramatique des conditions d’accueil et de vie pour les milliers de réfugiés désormais bloqués sur les îles de la mer Égée. Mary Wenker ne cesse de s’y rendre depuis, y passant près de la moitié de son temps.
En 2017, elle crée sa propre association, Choosehumanity et collabore avec de nombreuses ONG à Chios, Samos et Athènes. Sur le terrain, Mary Wenker contribue aux distributions de biens de première nécessité, anime des ateliers de relaxation à l’intention des réfugiés et des bénévoles, intervient comme thérapeute et interprète.
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